samedi 28 mars 2009

Tendre blessure


Mes souliers élimés

Ont battu ton pavé

"Berga" la montagnarde.

Village en Pyrénées,

Ton image est gravée,

Plantée comme une écharde.

Si le temps est passé

Je n'ai pas oublié,

De la moindre ruelle

Au plus petit ruisseau.

J'ai couru tes coteaux,

Chassant la sauterelle.

Et mamie Manuelle,

Qui sentait la cannelle,

Cachée sous sa mantille,

Cheveux immaculés,

Son accent qui mêlait,

Catalogne et Castille.

Elle a su embaumer

D'odeurs de riz au lait,

Mes années d'insouciance

Et ses mots qui roulaient

De ses lèvres rosées,

Comme un vin de Provence.

Espańa mi amor,

Mi tierra mi dolor,

Me espera su dulzura.

Que j'aime tes couleurs,

Que j'aime tes odeurs,

Toi ma tendre blessure.


Roland VIDAL




mercredi 25 mars 2009

Nota Bene



Lorsque viendra le jour des affligeants adieux,
Que le coeur déchiré nous te mettrons en terre,
Nous rappellerons-nous tes dires de naguère,
Sur tes voeux pour demain quand on devient trop vieux ?

Tu te réjouissais de voir les envieux
S'étonner que le temps ne te maltraîtait guère.
Tu répétais : "Jamais devenir grabataire !
Abandonner plutôt ce corps trop odieux !"

Et comme à chaque fois tu réussis ton coup,
Tu sauras bien à temps tirer ta révérence ;
Egoïstes, sur nous nous pleurerons beaucoup.

Oublier le chagrin... Surtout s'en souvenir !
Se réjouir pour toi d'avoir eu cette chance
De vivre aussi longtemps et dignement partir.



Claudie Becques (11/03/09)

samedi 21 mars 2009

L'ancolie des maux



A toi belle ancolie dans l’étreinte du ciel,
Rayonne autant d’amour qu’en tes parfums exquis,
Ravive au cœur de l’homme une aurore assoupie
Puis soulage à ses maux le cri qu’il te révèle.

Dans la chair émaciée de son âme engourdie,
S'insinue la douleur retenue prisonnière,
La beauté de l'humain quand s'effondre la pierre,
Mais d'autant d'illusions la mémoire s'enfuit.

Au jardin des rosées quand renaît le printemps,
Offre-lui le secret de tes larmes écloses,
Un pétale en bouquet pour panser l'ecchymose
Et nourrir de tes pluies ses arides tourments.

Il porte en croix l'amour sur des chemins fragiles,
Convie-le d'épancher les mots qu'il se retient,
Prends-le dans tes bras et dis-lui qu'en ton sein,
Bat le cœur de ta main sur la fleur de l'exil.


Mésange, 7 février 2008



Merci à Nadine, une internaute Québécoise, pour ce joli poème, l'occasion d'une pensée amicale pour tous nos cousins de là-bas, amoureux de la langue Française.






lundi 16 mars 2009

NOIR ET BLANC



Il n'y a rien de noir et blanc.

Le noir tire sur le bleu la nuit venue,
Jetant ses ombres étoilées sur la mer.
Au petit jour, lorsque les étoiles argentées ont disparus
Derrière la lune laiteuse,
Des perles d'écume dansent sur le sable clair.

Il n'y a rien de noir et blanc.

La neige en hiver tire sur l'écru
Et ses reflets bleutés s'allongent vers l'infini
Sous des nuages rose vanille.
Nuages qui s'assombrissent avec l'orage
Dans un ciel ébène et gris.

Il n'y a rien de noir et blanc.

Et ces pensées 'noires' qui peuplent nos nuits
Ne sont que des rêves sombres
Que le matin éclaircit.
Et la peau 'noire' n'est qu'une peau 'blanche'
Dorée par une lumière qui brille.

Il n'y a rien de noir et blanc.

Et pourquoi cette pauvre pensée
Que nous sommes plus 'blancs' qu'autrui ?
Sommes-nous crystal et transparents
Ou sainteté divine ?
Nul n'est noir dans ce petit monde
Que mille teintes illuminent.

Il n'y a rien de noir et blanc.



Elisabeth Derwent Bayet

dimanche 15 mars 2009

Concerto pour cordes et un rêve,


Quand la guitare égrène ses notes de passion,

Que les cordes pincées chantent la communion,

Je sais offrir au ciel, en bleutées arabesques,

Les esquisses d’amour qui sont concerto fresques.


Je fais voile à son corps, beauté d’Esméralda,

Qui dessine les volutes sensuelle passionna ta,

Et gambade au seul gré de l’archet de mon âme,

Dont la baguette ardeur caresse son corps pâme.


Quand la musique pose la couleur du couchant,

Et que le doux refrain se meurt en son diamant,

Mes yeux percent les siens pour former le regard,


Ou nous noyons ensemble l’envie de nos épars.

Les cordes de l’amour font sillons sur nos corps,

Et nos bouches se mêlent en langoureux encors.



Liedich le vingtième de novembre 2008 ev

samedi 7 mars 2009

Stand by me


Comment ne pas vous faire partager ce pur moment de bonheur ?
Asseyez vous confortablement, mettez le son et écoutez.
Et puis si vous avez la chair de poule, ne vous inquiétez pas c'est normal,
à moi aussi ça me l'a fait.




lundi 2 mars 2009

Copains d'avant



Où s'en vont ces visages aimés de l'enfance,

Ces compagnons de jeux et de nos confidences,

Ces graines d'adultes emportées par le vent,

Déposées, dispersées dans la course du temps ?




Où s'en va la mémoire aux croisées des chemins,

Qui séparent les cœurs et font lâcher les mains,

Aux détours des regards, des règles établies,

Qui peu à peu se perd aux brumes de l'oubli ?



Où sont partis nos rêves et nos ambitions

Toutes ces idées folles et nos aspirations,

Celles qu'on projetait avec tant de talent,

Lorsque s'en vient l'automne et l'heure du bilan ?



Où se perdent les ans aux frimas de la vie,

Lorsque la volonté doucement s'engourdit,

Que la résignation déploie son tapis blanc

Pour offrir un linceul aux attentes en plan ?



Où dérivent les âmes rendues à l'évidence,

Qui, avant de sombrer dans les flots du silence,

Chantent à l'unisson une ultime prière

Pour que reste demain, un petit peu d'hier.



Claudie Becques


Petites Rides


Petites rides, petits ridules.
Qu'y a-t-il de ridicule ?
Rides de joie, rides tristesse,
Rides fatigue ou allegresse.
Pourquoi effacer
Visage creusé ?
Toute une vie d'amour, de peine,
Rides par qui les rires s'enchaînent.

Et, comme c'est triste,
Un visage lisse.
Rien n'est fané par les années.
Rides labeur,
Rides profondeur,
Traces de trop d'expérience.
Loin de moi l'insouciance.

Blessures, regrets,
Sans regretter
Tous les parfums d'années passées.
Parfums d'été,
Ebriété.
Parfums d'hiver,
Sobriété.
Rides de trop
Et rides pas assez.
Trop d'avenir et trop de passé.
Douces, cruelles,
Dures, sensuelles .....

Pourquoi faut-il que les rides s'effacent
Devant une vie si pleine .... qui passe ?


Elisabeth Derwent Bayet