samedi 30 mai 2009

Insomnie


Quand l'encre de la nuit noircit ma page blanche,
Que l'intime silence assourdit mon réveil,
Qu'à la pression des mots je ne suis plus étanche,
Qu'aux abysses du temps se débat mon sommeil...

Dis, toi !Tu rêves à quoi ?

Quand la taquine plume vient chatouiller la muse,
Que dans mon subconscient s'insinuent les vers,
Quand l'inspiration me piège à sa ruse,
Que la fatigue, aux rimes, s'inscrit en game-over...

Dis-moi,Tu rêves à quoi ?

Quand du fond du passé revient quelque fantôme,
Que sous la pleine lune hurle le souvenir,
Que la mémoire tonne en foudroyant mon somme,
Et qu'à la soif d'écrire je deviens vampire...

Dis, toi !Rêves-tu de moi ?

Mais quand l'appel des sens titille l'insomnie,
Que mon désir est tout autre que littéraire,
Que ta main sur ma peau devient ma seule envie,
J'avoue que ton sommeil, plus que tout, m'exaspère !

Eh, toi !Réveille-toi !



Claudie Becques (20/03/09)

samedi 23 mai 2009

Prise de tête


Il y a quand même des expressions qui donnent à réfléchir...
Je prend un exemple connu : Lorsque l'on rate un rendez-vous de très peu, on peut dire :
"On s'est ratés de rien" ou bien encore : " On s'est ratés d'un cheveu" et à priori, ça veut dire la même chose. Vous croyez ça vous ?
Pas moi, je dis non !
Parce que "rien" par définition c'est "rien"... Donc si l'on s'est ratés de rien, c'est qu'on s'est pas ratés. Il me semble que c'est logique ?
Quand à se rater d'un cheveu, ça n'est pas rien, surtout pour ceux qui les perdent... et oui ! nous ne sommes pas tous égaux devant la valeur d'un cheveu..
En plus je trouve que c'est un non-sens de dire : " Tiens je perd mes cheveux" parce que si l'on s'en aperçoit, c'est qu'on les voit lamentablement échoués dans nos lavabos, conclusion, si on les voit, c'est qu'ils sont pas perdus, mais tombés.
D'ailleurs à ce sujet, celui qui a inventé les lavabos ne devait surement pas souffrir de calvitie, sinon, il les aurait pas fait blancs, mais c'est une autre histoire.
L'autre jour, après m'être lavé la tête, je vois dans ma douche plein de cheveux que j'avais tombés, j'appelle ma fille : " Marie, viens voir les cheveux que je tombe, c'est quand même quelque-chose ça ! "
Alors conclusion ! si c'est quelque-chose, c'est bien que c'est pas rien ?
Mais le pire, devinez ce qu'elle m'a répondu ?
"Mais papa, ne t'inquiète pas c'est rien ! "
Alors moi qui n'ai pas pour habitude de me faire des cheveux pour rien, ça a été direct prise de tête... donc devinez ce que j'ai fait ?
Je suis parti me coucher, parce que quitte à se prendre la tête, autant le faire à tête reposée...

Roland

dimanche 10 mai 2009

Intemporel


Que j'aime au coeur du temps le fruit de l'insouciance
Qui nait de nos instants furtifs et maladroits
Les sabliers fuyants vers un chemin de croix
Sans plus n'appartenir qu'aux vêpres de l'errance
Ces havres du désert où geignent les souffrances
Que j'aime au coeur du temps le filtre des émois
Le puits de la mémoire, un souffle d'autrefois ...

En moi renait encor le baume apprivoisé
Ta main dans le miroir qui capte mon chemin
D'un cimetière étroit au coeur de l'alizé
J'irai au pied du vent cueillir nos lendemains
Je suis la terre et l'eau, le cri de l'orphelin
En moi renait encor l'offrande des années
Que j'aime au coeur du jour ce temps qui m'eut aimé...

Je suis le voyageur de mon pays lointain
L'escale où j'ai grandi est un hameau de pierres
Ancrée dans l'invisible, impénétrable hiver
J'émigre des saisons aux pas du quotidien
Je ne veux ni perchoir ni murs à ma volière
Je suis le voyageur de mon pays lointain
Un envol de passage dans les yeux du matin...

Mésange







samedi 2 mai 2009

Nos Printemps


Où sont passés les printemps
De nos corps fleuris de baisers ardents,
Baignés de soleils naissants,
Caressés par des rêves alléchants,
Les printemps des promesses fougueuses
Où les journées s'envolaient en nuits prometteuses,
Où les nuits s'écoulaient en paroles langoureuses,
Où les paroles disparaissaient, silencieuses ?

Où est l'innocent paradis du printemps,
La fraicheur des amours enfantins,
Les petits plaisirs gais et anodins
Qui nous emportaient sur le vent ?
Où est le temps des cerises écarlates
D'où coulait le nectar de notre jeunesse,
Les fleurs en parfum de teintes délicates,
Les oiseaux fredonnant de tendres caresses ?

Les étés chauds nous ont laissé leur empreinte,
Enflammant nos corps de mille feux,
Nous consumant dans un brasier d'étreintes,
Nous embrassant d'un soleil capiteux.
Et voilà nos automnes qui s'enfuient vers l'hiver
Comme une rivière vers l'infini,
Doucement, dans une lumière de prières,
S'éloignant des printemps de notre vie.


Elisabeth Derwent Bayet