mercredi 25 février 2009

Le vent emporte les feuilles mortes



Pris de frénésie
Il déchire les dunes
Plie les palmiers
Brise les branches
Hurle par-dessus les toits
Fait chanter les cheminées.

Prise de frénésie
Je laisse le vent m’emporter
M’ébouriffer la chevelure
Me balayer le visage
Me vider le crâne
Me déployer les ailes

Infinie légèreté de l’ange


Marie-Ange Hoffmann

samedi 21 février 2009

Shaïan

Et cette âme glacée, glissant sous la pluie battante,
Ce fantôme de beauté brûlante et de noirceur vibrante,
L'obscurité de son Daëmon, la pâle clarté de son visage,
Un esprit de perversion, dans un si beau corsage.

Elle avance vers moi à ton image,
De beauté nuisible et de cris invisibles,
Des fils invincibles m'enlacent, et des griffes
Nocturnales arrachent mon coeur de son antre.

Elles blessent ma peau, mon esprit et mon âme,
Torturant mon coeur d'une folie meurtrière,
Lambeaux de chairs déchirés à mon image,
Esprit enfermé dans une prison de verre.

Fanny Durand

Re-source


Le lac clapote et le ciel bêcheur
Se rit des turpitudes du monde,
Le sentier m'a proposé ses fleurs,
Le soir marie la terre et l'onde.

C'est l'heure où les flamants s'avancent
Tête attentive à petits pas lents,
Oeil rivé sur les fonds qui dansent,
Miroir fidèle et reflets vibrants.

L'esprit le coeur vont en symbiose,
Un indicible calme envahit
L'univers pur des flamants roses,
Fleurs de chair au jardin de la nuit.

Ils ont la légèreté des songes,
Le port délicat qui voit qui sait,
Les proies sont là les becs plongent,
Réalité fine et fiction vraie.

Autour d'eux s'agitent les canards
Pressés, les oies les poules qui chassent
En flottilles gâcheuses de nénuphars,
Rien ne vient troubler leur espace.

Loin des cris confus de la cité,
Ils s'envolent planent et se posent
Dans mon rêve de sommeil embué
Chercheur d'azur, d'amour, de roses.

Armand Mante

dimanche 1 février 2009

Le rat de Sète


Ô rage, ô désespoir, ô divin sacrilège!
Voilà qu'un rat de ville ose troubler la loi
Moribond, il propage en son souffle l'émoi
Ordonnant sa vengeance au feu du sacrilège.

Dans la cour d'une école en son for interieur
Un indiscret garçon voulut de sa ferveur
Observer l'animal qui, mal en point, sur scène
Attend comme un benêt sa mort prochaine.

Voilà qu'avec malice entame, de ses dents,
Un doigt bien imprudent en ouvrant une plaie,
Ô rouge de colère! il arrache l'ivraie
Et libère le sang pour des plaisirs ardents.

De ce petit malheur en la folle aventure
Il y eut un éclair qui comme un feu follet
Inonda l'atrium comme un fameux camouflet
Et déguisa l'exploit eu une flétrissure.

La curiosité comme un vilain défaut,
Est un immense outrage à braver la nature.
De la démente épreuve à prôner la blessure
Stimule le projet d'un innocent barjot.

Ô Dieu! Que n'a-t-il fait de sa décente vie,
Une fâcheuse impudence en pensant au héron
Qu'un long cou maladroit pour un maigre poisson
Se pavanait, hélas, d'une futile envie.

Le poufre en son honneur dans son royal bassin
Ironise en son grè, de par ses tentacules,
Devise avec un loup dans la mer des scrupules,
Pour un vieux rat qui fut dans un fichu pétrin

Joseph Teyssier