mercredi 20 avril 2011

VIEUX BOUGRE DE DIMAY

Vieux bougre de Dimay, en souvenir de toi
J'ai écris ce clin d'oeil; dédicace ...à la noix !

Le poète aujourd'hui est un disgracié,
L'époque est policée, le verbe codifié.
Faut du précis mon pot, du sec, de la gam-boy !
Finie la poésie, on tchatche en cow-boy !
Laboureur de la rime garde ta bonne humeur.
Tiens ! Voilà un jeunot branché sur écouteurs,
Ca zappe, ça défile, ça clique du texto,
Le môme se la joue, musique et photos.
Il pense que le Monde c'est com'à la télé,
Emmerdons-le un peu ! Juste pour rigoler !

- << Permet jeune robot, je m'assois près de toi,
J'ai là un vieux bouquin de l'école primaire :
Titre "Géographie" - je vois tu restes coi !
C'est pourtant un recueil bourré d'imaginaire.
Alors j'ouvre au hasard ; "Le bassin parisien" !
Non c'est pas le fessier d'une quelconque Miss ?
C'est de la chlorophylle, du muscat Montargis,
De la valse serrée dans les bras de Lucien.
La Marne, mon bonhomme, s'appelait pas neuf-trois
Mais guinguette à Nogent et muguet de sous-bois.
Les nanas du week-end, on disait "les gisclettes",
C'était en ce temps là nos "meuf" et nos "beurette".
Mais j'ai rien inventé, comme toi aujourd'hui,
Le souci dès lundi, c'est rancard samedi.
L'approche féminine est toujours théorique,
Le déclic amoureux c'est science quantique.
Même le père Einstein y a glissé le doigt,
Ton zinzin "ay-machin", c'est à lui qu'tu le dois.
Tu te dis : "pas de bol - j'ai croisé un gaulois
Ou pire un vieux con de la guerre de Troie >>.

Il me répond ; << Monsieur, Troie jouxte Hissarlik,
J'ai "agrèg" de philo en poésie antique
Et sur mon ay-zinzin j'écoute du Cortot,
Toutefois vous pouvez me traiter de "jeunot",
Moi aussi quelquefois je juge sur la mine,
Et comme il se doit, je me trompe de cible.
Mais je retiens l'idée, et je vous remercie
J'ai mon prochain débat : "géo et vieilleries">>.

Et il me plante là ...
Tous "se foutent de moi" !
Dimay doit se poiler ! Il l'avait pourtant dit :
"Quand on a rien à dire, on dit des conneries ! "

Gérard Comolas



mardi 19 avril 2011

L'ARMEE DES SINGES

Dans un pays lointain, exotique,
Et dans une époque anachronique,
Un "Généralissime", aux grandes ambitions,
Eut l'idée de créer une armée
Qui lui apporterait, vite et à peu de frais,
Gloire, fortune et promotion.

Il remarqua que les grands singes africains,
Deux bras, deux jambes et une tète,
Réunissaient critères et silhouette
Qui caractérisent le soldat fantassin.
A grand renfort de bananes et de dattes
Il enrôla des colonies de primates,
Lesquels trouvant logis et pitance
En échange de quelques extravagances
Telles que sauts de haies ou courses ventre à terre,
S'installèrent en casernement militaires.
L'uniforme ajusté de quelques artifices
Et des visages peints sur casques enveloppants
En faisaient des guerriers des plus impressionnants.
Les sergents-instructeurs peaufinaient l'exercice,
Personne n'aurait cru à une armée factice.
Les hommes du pays, dégagée de l'armée,
Restaient à leur labeur, emplissant les greniers.
Le Prince était radieux,
Tout allait pour le mieux.

Quand soudain, un matin, du printemps que voilà !
Sous les murs, quel effroi, l'ennemi était là !
Mais la défense était prête ;
Un millier de soldats sous tambours et trompettes
Déferla aux créneaux et couvrit les remparts !
L'assaillant effrayé par cette multitude
Lâcha les étendards
Et s'enfuit en tumulte !
Généralissime put triompher
sous les faisceaux et les lauriers.
ce furent des semaines de festivités,
de parades et de félicité.

Hélas ! passés trois mois à peine,
L'ennemi est à nouveau dans la plaine ?
Le peuple, d'un seul coeur, appelle son champion.
Le "Génial Général" déploie ses bataillons ;
Au centre les piquiers, voltigeurs aux côtés,
La charge promettait !
Elle tourne au désastre ?
Les "soldats-chimpanzés" délaissant l'ennemi,
S'égaient dans l'oasis et se noient dans les arbres ?
C'était l'été, les dattes avaient muries ...

Vous avez deviné, pacifiques lecteurs ;
Ce n'était qu'une guerre imaginaire,
Sans cruauté, sans homicide, sans malheur.
Bien sur ! Bien sur ! La désertion alimentaire
N'est ni morale, ni exemplaire.
Même si, quelquefois... certains parlementaires ...

Gérard Comolas