dimanche 10 mai 2009

Intemporel


Que j'aime au coeur du temps le fruit de l'insouciance
Qui nait de nos instants furtifs et maladroits
Les sabliers fuyants vers un chemin de croix
Sans plus n'appartenir qu'aux vêpres de l'errance
Ces havres du désert où geignent les souffrances
Que j'aime au coeur du temps le filtre des émois
Le puits de la mémoire, un souffle d'autrefois ...

En moi renait encor le baume apprivoisé
Ta main dans le miroir qui capte mon chemin
D'un cimetière étroit au coeur de l'alizé
J'irai au pied du vent cueillir nos lendemains
Je suis la terre et l'eau, le cri de l'orphelin
En moi renait encor l'offrande des années
Que j'aime au coeur du jour ce temps qui m'eut aimé...

Je suis le voyageur de mon pays lointain
L'escale où j'ai grandi est un hameau de pierres
Ancrée dans l'invisible, impénétrable hiver
J'émigre des saisons aux pas du quotidien
Je ne veux ni perchoir ni murs à ma volière
Je suis le voyageur de mon pays lointain
Un envol de passage dans les yeux du matin...

Mésange







3 commentaires:

Elisabeth a dit…

Je trouve ce poème très puissant, et je l'imagine avec ce merveilleux accent québécois. Nous sommes tous en ce moment dans une certaine nostalgie - signe du temps actuel peut-être ? Gardons l'âme poète où l'émotion prime et chasse toutes ces petites banalités de la vie......
Merci, Elisabeth B

Claudie a dit…

Tu sais combien j'aime ce poème ma petite soeur du Grand Nord, ainsi que cette oeuvre de Dali...
Il est bon de remonter le temps à tes côtés Nad et plus encore de regarder vers demain pour s'y diriger ensemble bras dessus, bras dessous.
Très grosses bises. Clo

C.P.C.G.B a dit…

Superbement écrit, c'est un régal de te lire, mélange de divers sentiments, brin de nostalgie et ce besoin de liberté que nous avons tous.
Merci pour cet agréable moment
Roland