lundi 2 mai 2011

COMME UN ANGE ROUILLE (chanson)

Mon fils,tu me disais ;
"le monde a changé !"
- Je sais, je sais, il est
menteur et pressé.
L'image de la planète
n'est bleue qu'à la télé
et l'âme des poètes
c'est du papier glacé !

Il ont relu Rimbaud
sans en lire la fin,
c'est le chant d'un ruisseau
et ça ne va pas plus loin !
Sentinelle oubliée
en marge du cahier,
poète je suis né,
poète je mourrai.

ref/ Soldat sacrifié
dans le dernier carré,
comme un ange rouillé
au sommet d'une église,
le monde 2010
je te le laisse... mon fils.

Je sais, je sais, je sais
le monde est déjanté;
les robots tiroir-caisse
ont bouffé la tendresse.
Je vois de vieux copains,
philosophes mondains,
faire un "max de fric"
en chanteur éthyliqu'

Leurs frasques monnayés
dans la publicité
habillent les abri-bus
en temple de Vénus.
Ils ont cloné la vie :
Hello, hello Dolly !
Moi je l'avais chantée
poupée à caresser.

Sentinelle oubliée
en marge du cahier,
comme un ange rouillé
au sommet d'une église,
le monde 2010
je te le laisse ... mon fils.

Je sais, je sais, je sais
le monde est guerrier,
mais j'ai jeté l'éponge
à gommer les mensonges

Sous la dernière rafale
je gueule mon idéal,
rien que pour le sublim'
d'une rime ultime.

Témoin pétrifié
au mur des vérités,
comme un ange rouillée
au sommet d'une église,
le monde 2010,
je le laisse à ... vos fils;

Gérard Comolas







mercredi 20 avril 2011

VIEUX BOUGRE DE DIMAY

Vieux bougre de Dimay, en souvenir de toi
J'ai écris ce clin d'oeil; dédicace ...à la noix !

Le poète aujourd'hui est un disgracié,
L'époque est policée, le verbe codifié.
Faut du précis mon pot, du sec, de la gam-boy !
Finie la poésie, on tchatche en cow-boy !
Laboureur de la rime garde ta bonne humeur.
Tiens ! Voilà un jeunot branché sur écouteurs,
Ca zappe, ça défile, ça clique du texto,
Le môme se la joue, musique et photos.
Il pense que le Monde c'est com'à la télé,
Emmerdons-le un peu ! Juste pour rigoler !

- << Permet jeune robot, je m'assois près de toi,
J'ai là un vieux bouquin de l'école primaire :
Titre "Géographie" - je vois tu restes coi !
C'est pourtant un recueil bourré d'imaginaire.
Alors j'ouvre au hasard ; "Le bassin parisien" !
Non c'est pas le fessier d'une quelconque Miss ?
C'est de la chlorophylle, du muscat Montargis,
De la valse serrée dans les bras de Lucien.
La Marne, mon bonhomme, s'appelait pas neuf-trois
Mais guinguette à Nogent et muguet de sous-bois.
Les nanas du week-end, on disait "les gisclettes",
C'était en ce temps là nos "meuf" et nos "beurette".
Mais j'ai rien inventé, comme toi aujourd'hui,
Le souci dès lundi, c'est rancard samedi.
L'approche féminine est toujours théorique,
Le déclic amoureux c'est science quantique.
Même le père Einstein y a glissé le doigt,
Ton zinzin "ay-machin", c'est à lui qu'tu le dois.
Tu te dis : "pas de bol - j'ai croisé un gaulois
Ou pire un vieux con de la guerre de Troie >>.

Il me répond ; << Monsieur, Troie jouxte Hissarlik,
J'ai "agrèg" de philo en poésie antique
Et sur mon ay-zinzin j'écoute du Cortot,
Toutefois vous pouvez me traiter de "jeunot",
Moi aussi quelquefois je juge sur la mine,
Et comme il se doit, je me trompe de cible.
Mais je retiens l'idée, et je vous remercie
J'ai mon prochain débat : "géo et vieilleries">>.

Et il me plante là ...
Tous "se foutent de moi" !
Dimay doit se poiler ! Il l'avait pourtant dit :
"Quand on a rien à dire, on dit des conneries ! "

Gérard Comolas



mardi 19 avril 2011

L'ARMEE DES SINGES

Dans un pays lointain, exotique,
Et dans une époque anachronique,
Un "Généralissime", aux grandes ambitions,
Eut l'idée de créer une armée
Qui lui apporterait, vite et à peu de frais,
Gloire, fortune et promotion.

Il remarqua que les grands singes africains,
Deux bras, deux jambes et une tète,
Réunissaient critères et silhouette
Qui caractérisent le soldat fantassin.
A grand renfort de bananes et de dattes
Il enrôla des colonies de primates,
Lesquels trouvant logis et pitance
En échange de quelques extravagances
Telles que sauts de haies ou courses ventre à terre,
S'installèrent en casernement militaires.
L'uniforme ajusté de quelques artifices
Et des visages peints sur casques enveloppants
En faisaient des guerriers des plus impressionnants.
Les sergents-instructeurs peaufinaient l'exercice,
Personne n'aurait cru à une armée factice.
Les hommes du pays, dégagée de l'armée,
Restaient à leur labeur, emplissant les greniers.
Le Prince était radieux,
Tout allait pour le mieux.

Quand soudain, un matin, du printemps que voilà !
Sous les murs, quel effroi, l'ennemi était là !
Mais la défense était prête ;
Un millier de soldats sous tambours et trompettes
Déferla aux créneaux et couvrit les remparts !
L'assaillant effrayé par cette multitude
Lâcha les étendards
Et s'enfuit en tumulte !
Généralissime put triompher
sous les faisceaux et les lauriers.
ce furent des semaines de festivités,
de parades et de félicité.

Hélas ! passés trois mois à peine,
L'ennemi est à nouveau dans la plaine ?
Le peuple, d'un seul coeur, appelle son champion.
Le "Génial Général" déploie ses bataillons ;
Au centre les piquiers, voltigeurs aux côtés,
La charge promettait !
Elle tourne au désastre ?
Les "soldats-chimpanzés" délaissant l'ennemi,
S'égaient dans l'oasis et se noient dans les arbres ?
C'était l'été, les dattes avaient muries ...

Vous avez deviné, pacifiques lecteurs ;
Ce n'était qu'une guerre imaginaire,
Sans cruauté, sans homicide, sans malheur.
Bien sur ! Bien sur ! La désertion alimentaire
N'est ni morale, ni exemplaire.
Même si, quelquefois... certains parlementaires ...

Gérard Comolas



dimanche 14 novembre 2010

Une étonnante mélopée (Iambe)

Par un beau soir de mai débouchant d'un chemin
Je découvris une humble case
Rosâtre grâce aux cieux ; près fleurissait l'hormin.
Nous étions bien loin du Caucase ! 
Stupéfait, j'entendis un chant, un lied lascif,
Une étonnante mélopée.
Elle émanait d'un homme, assis dos au muret,
S'abandonnant au crépuscule,
Grattant un instrument avec grand intérêt,
Pieds calés par un monticule.
Intériorisé, ses yeux demeuraient clos.
Un cheval, oreilles dressées
Semblait écouter, ruminant dans l'enclos
La queue, la crinière hérissées.
Ignorant la beauté de ce ciel flamboyant
La voix du nord flattait l'oreille
S'enflait, bondissait comme un ricochet fuyant
De la vague à l'onde pareille.
Ce negro-spiritual, ce poignant lamento,
En suspens dans cette athmosphère,
Stagnait et respectait l'élan du larghetto
Puis dépassait la stratosphère
Diffusant par instinct des appels délirants,
Des vibrations en sourdine.
Thrêne qui divulguait des échos déchirants
Au point d'effrayer une ondine.
Surpris par le tableau je m'arrêtais troublé.
Je succombais à ce mirage.
Le mélodrame en moi se retrouvait comblé.
Et l'influx de cet éclairage
Donnait une puissance insolite au chromo :
L'émotion s'ancrait, intense.
De longs frissons grimpaient allant fortissimo...
Sublime instant de l'existence !
Ma mémoire détient ce touchant souvenir
Qui ressurgit pas monotone ;
Je voudrai l'exhumer dans un proche avenir
Car sans répit ... l'âme chantonne...

Antoinette Dumas

mercredi 3 novembre 2010

Les Ours (fable)

LES OURS (fable)

Blancs comme le pays et lents comme le temps,
A pas feutrés les ours ont parcouru l'espace.
L'hibernation commence, il neige lentement,
Pour six mois de nuit grise ils ont trouvé leur place.

Les femelles, soudain, ont perçu une odeur ?
Poisson grillé au bois de hêtre !
Puis vint la pétarade et ce fut la stupeur ?
"Moteur" : a dit l'ancêtre !
Le grand chef a rugi : " Mort à qui fait du bruit !"
La tribu d'un seul bond est sortie de l'abri.

Une ville était là, au bas de la congère ?
Remake du Far-West dans sa version polaire,
En un été, dix maisons avaient poussé !
Furax et terrible, la horde a chargé.
Mais les oursons ont couru droit sur les poubelles,
D'où sortaient des odeurs de hamburgers braisés.
Le doute a pris les coeurs, la charge s'est brisée.
Adieu l'honneur, l'instinct choisit la mortadelle !

Même sur la banquise,
On résiste au froid pas à la gourmandise !

Gérard Comolas 2005


vendredi 29 octobre 2010

Last Farewell

Wide-eyed he comes
And breathes the sun on to my lips
And with laughter
Winds his tongue on to my finger tips.

He takes me to his breast
And comforts me
And brings the earth into my arms
As he caresses me.
He gives to me the flowers of his soul
And bathes me with the perfume of his eyes
And how my heart is full as he comes near
And whispers in my ear his last goodbyes.

He goes
And lingers at the door a while
And I could weep to see
The sad half-crescent of his smile.

Elisabeth Derwent Bayet