vendredi 17 février 2012

Une Petite Fleur bleue

UNE PETITE FLEUR BLEUE




Valentin ...mon Valentin
Dis-moi !
Oh ! Je t'en prie dis-le-moi encor !


Pour tes yeux amoureux,
Je peindrai l'azur en bleu -
Une nuit de soleil joyeux
Je planterai un Arc-en-ciel
Tout au fond de la mer vieille !


J'accrocherai à ma toile
Les couleurs du bonheur -
Des rimes si belles
Que la lune, astre fidèle
En serait l'auteur !


Je ferai de nos jours
Un paradis d'amour -
Ma rose, je diluerai
Le parfum des étoiles,
Dans un charriot à voiles !


Valentin ...mon Valentin
Dis-moi !
Oh ! Je t'en prie dis-le-moi encor !


Mon ange au sourire !
J'effacerai au passage,
La noirceur des nuages -
J'adoucirai l'orage,
D'un grand éclat de rire !


Je puiserai à la pelle
Une brassée d'immortelles -
Je creuserai l'océan béant,
Et les vagues alpinistes
Luiront de mille schistes !


Mon petit poisson d'argent
Dis-le-moi encor tant et tant -
Je pêcherai le bonheur
Pour qu'il ne fasse moins peur,
Nous, nous nous aimant sous le lilas blanc !


                 Howard Mac Dulinthe

jeudi 9 février 2012

Bas les Masques !

BAS LES MASQUES !


Ne suis pas las,
De grimer
Ma face de chat,
De vibrisses improvisées !

A mardi gras,
Les chattes et les chats
Se parent de falbalas
Seyant à leurs minois.

Lolita de Cuba,
Masque de cinéma,
Sa robe féline,
Fellinienne, angora !

Un vieux matou
A son bras,
Haut de Forme,
Bas de velours !

Museau opinant
Pour une valse,
Un jeu de pattes
A quatre temps ;

Au premier rang,
Les aristos chats ;
Suivant derrière,
Les anarchistes de gouttière !

Blanches,
Tigrées,
Amantes
Sur canapé !

Les décolletés
Ouvrent le bal ;
Les confettis
Couvrirent les griffes !

Bas les Masques !
                    Howard Mac Dulinthe


mardi 7 février 2012

Carnaval de Venise

Venise, double face,
Toi et ton reflet,
Reflets de passion.
Tu es passionnelle,
Reflets de portes dérobées,
Tu te dérobes
Dans tes ruelles inondées.
Inaccessible, mystérieuse.
Venise, l'inconnue,
Belle dame masquée,
Secrète et fatale
Qui disparaît dans la brume
Du petit matin.
Quels sont les secrets
Cachés derrière le visage coloré de tes façades ?
L'eau coule sur tes marches.
Elle veut te pénétrer.
Elle cherche à te connaître,
Toi et tes secrets.

Et quand l'hiver
Commence à peine à s'évanouir
Dans les eaux troubles du lagon
Et que les brumes s'effacent
Dans la lumière douce
De la Mi-Carême,
D'étranges personnages
Se glissent, silencieux,
Parmi les ombres singulières
De tes ruelles.
Venise enchanteresse,
Venise, vaste théatre du passé.
Eclat d'or, éclat d'agent,
Les couleurs vives de tous les excès.
Venise, l'exubérante,
Belle et grotesque,
Venise, l'énigmatique,
Visage blanc percé
D'un regard noir intemporel,
Corps drapés d'étoffes brodées.
Venise, belle dame masquée,
Dévoileras-tu un jour tes secrets,
Les secrets de ton impénétrable comédie ?

Elisabeth Derwent Bayet




samedi 4 février 2012

Février carnavalesque

Temps des folies, c'est Carnaval
On rit, on cire, on chante
Plus rien n'est tout à fait normal
On fait des bonds en ronde trépidante

On se déguise, on se maquille
Qui se cache sous les masques trompeurs?
Sont-ce des garçons, sont-ce des filles?
A-bas les tabous, Fi de la peur!

L'un fait la grimace, l'autre une face comique
Mille clochettes tintinnabulent bruyamment
Partout résonnent de joyeuses musiques
Des pluies de confettis tombent abondamment

Le cochon s'acoquine avec le lièvre
Les anges bleus avec les pirates noirs
La sorcière fardée chevauche sa fièvre
Les fantômes hideux glissent dans les couloirs

Carnaval, temps des ripailles
Sept jours charnels, sept jours gras,
On mord dans les cochonnailles,
Crêpes, beignets et autres acras

Avant que jeûne, abstinence, Carême
Vienne le triste temps des privations
Hier encore une liesse extrême
Régnait sur un monde de fictions

Aujourd'hui tout n'est plus que cendres
On brûle Roi Carnaval
Février prochain il faut attendre
Des masques l'étourdissant festival

marie-ange

Carnaval

CARNAVAL

L'hiver s'envole
sur une farandole
en ce curieux Mardi-gras,
qui est caché, qui ne l'est pas ?

Chacun affiche sa laideur,
quel prude affiche sa pudeur ?
Qui a trouvé, qui s'est perdu,
quel masque masque la vertu ?

Le triste rit avec les rieurs,
le timide cache ses peurs,
c'est le cortège des menteurs.

Un savant joue les ânes,
je croise un poète déguisé en gendarme
et même un financier qui verse une larme.

En ces gris frimas de Frimaire
voilà le très étrange cortège
des vrais menteurs, des faux sincères.
L'hiver s'habille en printemps
et le vieillard en enfant.

Tu étais Reine quand j'étais Roi
... Oublie-moi.

Gérard Comolas



mercredi 5 octobre 2011

FIN D'ETE

Quand l'été profond balance
Ses chaudes lumières
Dans les airs mitigés de l'Automne,
Quand les fleurs fanées, ratatinées
Se meurent de violence
Et trouvent de sombres caveaux
Dans la terre moite, sans espérance,
Quand l'oiseau se tait et prend son vol
Vers d'autres pays,
Tirant sa dernière révérence,
Quand les nuages s'amassent sur l'horizon
Tout drapées de noir tragique
Reflétant dans les flaques d'eau
Leurs contours dramatiques,
Quand le jour cède sa place à une lune opaque
Et que le vert bleu de l'été
Se perd dans une lueur brune,
Quand mon coeur s'apaise
Après cris et rancunes,
Je m'en vais,
Je m'en vais chercher le soleil vaporeux
Qui verse des lumières
Sur les feuilles mourantes
Tombées dans le vide sur l'herbe moisie.
Je m'en vais, loin des tourmentes,
En quête de fraîcheur et de douceur de vie.

Elisabeth Derwent Bayet

lundi 2 mai 2011

COMME UN ANGE ROUILLE (chanson)

Mon fils,tu me disais ;
"le monde a changé !"
- Je sais, je sais, il est
menteur et pressé.
L'image de la planète
n'est bleue qu'à la télé
et l'âme des poètes
c'est du papier glacé !

Il ont relu Rimbaud
sans en lire la fin,
c'est le chant d'un ruisseau
et ça ne va pas plus loin !
Sentinelle oubliée
en marge du cahier,
poète je suis né,
poète je mourrai.

ref/ Soldat sacrifié
dans le dernier carré,
comme un ange rouillé
au sommet d'une église,
le monde 2010
je te le laisse... mon fils.

Je sais, je sais, je sais
le monde est déjanté;
les robots tiroir-caisse
ont bouffé la tendresse.
Je vois de vieux copains,
philosophes mondains,
faire un "max de fric"
en chanteur éthyliqu'

Leurs frasques monnayés
dans la publicité
habillent les abri-bus
en temple de Vénus.
Ils ont cloné la vie :
Hello, hello Dolly !
Moi je l'avais chantée
poupée à caresser.

Sentinelle oubliée
en marge du cahier,
comme un ange rouillé
au sommet d'une église,
le monde 2010
je te le laisse ... mon fils.

Je sais, je sais, je sais
le monde est guerrier,
mais j'ai jeté l'éponge
à gommer les mensonges

Sous la dernière rafale
je gueule mon idéal,
rien que pour le sublim'
d'une rime ultime.

Témoin pétrifié
au mur des vérités,
comme un ange rouillée
au sommet d'une église,
le monde 2010,
je le laisse à ... vos fils;

Gérard Comolas